17 oct. 2009
Les meilleures choses ont une fin.
La fin de près de trois mois de vadrouille, 253h de route (en bus, buseta, carrito, colectivo, jeep, vélo, bateau, et cheval), pour un coût de 373 000 Pesos colombiens, 48 US Dollars (oui la monnaie de l'Equateur est le dollar américain, c'est pas beau l'impérialisme?...), 343 Soles péruviens, et 822 Bolivianos, soit un total de environ 330 euros.
Sans téléphone, sans adresse, sans clé, sans autre propriété que mon sac à dos et un peu d'argent sur mon compte.
Un sentiment de liberté. D'inutilité aussi parfois.
J'ai rencontré de jolis gens, vu de jolies choses. Et aussi de plus moches. Le monde n'est pas rose parfois. Pas très juste en tout cas.
Le retour va faire bizarre.
Avec pas moins de 5 avions (Santa Cruz en Bolivie/Lima/Bogotá/Miami/Londres/Paris), histoire de rendre les choses plus agréables.
Et de faire exploser mon empreinte écologique en trois jours.
Vous serez au bout de la route au moins.
Je serai perdue, sans savoir ce que je vais devenir, mais je ne risque pas de me lasser des apéros-retrouvailles.
Se acabo.
Es el fin de mi viaje.
Despues de casi tres meses, viajé durante 253 horas (en bus, buseta, carrito, colectivo, jeep, bicicleta, barco y caballo), con un costo total de 373 000 pesos colombianos, 48 USD, 343 soles y 822 bolivianos.
No tengo palabras para agradecer a todos ustedes que encontré en mi camino desdes Colombia hasta Bolivia. Aprendí tanto con ustedes, y disfruté muchissimo.
Mañana me toca tomar 5 aviones: Santa Cruz/Lima/Bogotá/Miami/London/Paris.
Va a estar largo y dificíl, además de la tristeza de salir de latinoamérica...
Pero se que volveré a ver algunos de ustedes, porque regresaré, o ustedes me visitaran! y de todas formas quedaremos hablando, quiero saber de ustedes!
1 oct. 2009
Viva el Perú!
Vue du Wayna Picchu.
Maintenant, clopin clopant, direction la Bolivie aujourd'hui même, avec le lac Titicaca, puis La Paz, le Salar de Uyuni (un tas de routards m'ont dit que c'était le plus bel endroit qu'ils aient jamais vu...), puis Sucre, puis retour en France, déjà. Argh.
Hola a todos.
Mi viaje sigue siendo maravilloso. Desde el Ecuador, cruzé el Perú, hizé sandbord en el desierto, visité una bodega de Pisco (sin olvidar de probar este alcool nacional, obvio, ya me conocen...), fui a las Islas ballestas (las Islas Galapagos del pobre!), y descubrí ruinas precolombianas, Chumi, Moche, y más que todo Inca, con el famosissimo Macchu Picchu, cual es totalmente increible. Todavia no puedo creer que les occurrio construir una ciudad encima de esta montaña.
Hoy mismo me voy a Bolivia, a la Isla des Sol en el Lago Titicaca, luego a La Paz, al Salar de Uyuni, después a Sucre, antes de regresar a Francia. Falta poco, no lo puedo creer... :-((
15 sept. 2009
Markronk, RIP.
Ultima foto de Markronk,
San Agustín, Colombia.
Sinon depuis ma sortie de Colombie, j'ai pour la première fois pénétré dans l'hémisphère Sud, et vu l'océan Atlantique. J'ai fait tenir un oeuf sur un clou sur la ligne de l'Equateur, vu que juste au nord l'eau s'écoule dans le sens des aiguilles d'une montre, quelques centimères plus au sud dans le sens inverse; j'ai été voir des cascades à Baños en vélo, été sur la Ruta del Sol (Route du soleil), qui méritait bien de se rebaptiser Ruta de las Nuves (Route des nuages), et surtout passé pleins de moments festisants avec des potes de Guayaquil. Attendre ma nouvelle carte de crédit fut un bon prétexte pour traîner mes pattes en Equateur pendant un mois, alors que je prévoyais d'y passer deux semaines... Tout ça pour me rendre finalement compte que l'empotée de la banque ne sait pas écrire une adresse, et que ma carte m'attendait sagement depuis deux semaines à la poste de Guayaquil. La vie sait être burlesque.
24 août 2009
Ultimes colombianités et frontières.
Le truc c'est que je ne voulais pas quitter la Colombie, alors que les autorités ne me laissaient point le loisir de rester sur leur joli territoire. Merde enfin, je ne suis pas encore complètement bilingue, il reste encore plein de femmes victimes de violences, je n'ai pas encore bu tout le rhum du pays, et je n'ai pas encore mis en place la révolution populaire qui renversera Uribe. Non vraiment les gars, ça va pas être possible, j'ai encore du boulot ici moi. Sauf que les services d'immigration (de mèche avec les paramilitaires, soit dit en passant) sont pas trop du genre à déconner.
Bref 5 bus, 24 heures de route, et un vol de carte bleue plus tard (pour que les choses soient plus faciles), j'ai donc fini par franchir cette frontière, et me voilà en Equateur, à Quito, hébergée par Gina, rencontrée à Barranquilla pendant le carnaval, 7 mois plus tôt.
En Colombie, depuis mon départ le 3 août, j'ai passé en tout 78h dans des moyens de transport, incluant bus, busetas, taxis, carritos, barque à moteur, et cheval. Je ne compte bien sûr pas les déplacements à l'intérieur des villes (bus municipaux ou taxis), mais juste les déplacements entre les villes. Ceci pour un coût de 373 ooo pesos, soit un peu plus de100 euros. Et la route est loin d'être finie.
¿Cuando llegaré?
Bonne question mais où?
Hola a todos. Disfruté muchissimo de la vida bogotana, encontré personas super cheveres y amables. No quiero alimentar las hostilidades entre cachacos y costeños, pero amigos bogotanos me dijeron que allá se habla el español más puro del mundo, y que en la costa ni se habla español. Pero entonces que aprendí durante seis meses?... ;-)
Aplazé varias veses mi salida de Bogotá, pero la verdad es que no queria irme de Colombia. No en serio, todavia no hablo perfecto español, mujeres siguen siendo victimas de violencias, no he tomado todo el ron del país, y más que todo no maté a Uribe. Por eso me falta mucho en Colombia! Pero la gente del DAS no es muy chistosa, entonces después de un paseo lindo en San Agustín, y depués de que hijos de puta me robaron mi tarjeta de credito en un bus, ya cruzé la frontera, y estoy ahora mismo en Quito, Ecuador, donde la estoy pasando chevere también. Siempre en toda parte hay amigos para rumbear y pasar momentos riquissimos, verdad?
Cuidense amigos, y lo juro, un dia regresaré. Esperenme.
11 août 2009
Café et altitude.
De retour de Salento, ballade à cheval et visite d'une production de café bio, actuellement à Manizales, prête à partir demain al Parque de los Nevados, grimper à plus de 5 000 mètres d'altitude, avant de me baigner dans des thermes à 38 degrés...
La vie est belle.
En español:
La pasé muy bien en Medellín, pero tenia que dejar la pernicia de la rumba, entonces ahora la estoy pasando sabroso en el Eje Cafetero, monté caballos con franceses simpaticos (si hay!), y mañana voy a subir en el Parque de los Nevados hasta 5 000 metros, y voy a bañarme en fuentes thermales... Antes de ir a Bogotá este fin de semana, donde estoy segura que la rumba me va alcanzar otra vez...!
6 août 2009
Voyage voyage...
Aux rivages lointains,
Aux rêves incertains,
Que c'est beau, les voyages
Qui effacent au loin
Nos larmes et nos chagrins,
Mon dieu ah les voyages,
Comme vous fûtes sages
De nous donner ces images
Car les voyages,
C'est la vie que l'on fait,
Le destin qu'on refait.
Que c'est beau, les voyages
Et le monde nouveau
Qui s'ouvre à nos cerveaux,
Nous fait voir autrement
Et nous chante comment
La vie vaut bien le coup
Malgré tout
Ah jeunes gens,
Sachez profiter de vos vingt ans.
Le monde est là.
Ne craignez rien.Il n'est pas méchant.
Il vous guidera.
Ah les voyages
Qui murissent nos cœurs,
Qui nous ouvrent au bonheur,
Mais que c'est beau, les voyages
Et lorsque l'on retourne chez soi,
Rien n'est comme autrefois
Car nos yeux ont changé
Et nous sommes étonnés
De voir comme nos soucis
Etaient simples et petits,
Car les voyages
Tournent une page.
Ah les voyages...
Barbara, Les voyages.
Sinon, après un passage à Mompox, calme village reposant entre trois bras du fleuve Magdalena, je suis arrivée à la moderne Medellín, où j'ai renoué avec le métro, les arrêts de bus, les taxis avec des compteurs, l'eau chaude (si si j'vous jure, qui sort du robinet et tout!) et les T-shirts à manches longues.
Para los Barranquilleros:
Hola a todos, depues de Mompox, donde, no lo podia creer, hace MÁS calor que en B/quilla (casi me morí), ya llegue a Medellín, que no tiene nada que ver con la costa. Sofy pienso en ti, serias volando en el metro como una mariposa, ya que es como dos veses más grande que un granabastos!
Viajo con carlos, que le manda saludos.
Les extraño!
14 juil. 2009
Fête nationale et indépendance.
12 juil. 2009
Engouement footballistique et économie politicienne.
Il faut par ailleurs savoir que les patrons de l'équipe sont les père et frère d'Alejandro Char Chaljub, le maire de Barranquilla. Qu'ils dirigent à eux trois, outre la ville et son atmosphère autour des jours de match, la marque Olímpica, qui sont à la fois des supermarchés et une radio, La Muñeca, producteur de pâtes, et l'entreprise de construction la plus grande de la côte et la 3ème du pays.
Par ici la monnaie.
17 juin 2009
Drogue et homosexualité.
Marijuana-Basuco (= drogue dérivée de la coke)-Cocaïne-Heroïne-Extazy
Produisent:
folie, sadisme, impuissance sexuelle, homosexualité, hallucinations, criminalité.
www.anael.org"
Je vous invite joyeusement à aller y jeter un coup d'oeil (je mets le lien en français), et vous conseille le "choisissez un thème" sur la droite, pour mieux apprendre sur l'avortement, les contraceptifs, la masturbation, et comment se libérer du vice...
A part ça, je reviens de Cartagena de Indias, ville coloniale qui a fondé toute son opulence sur les richesses pillées aux colonies par l'Espagne. Mais qu'est-ce que c'est joli... Les photos sur Flickr.
10 juin 2009
Recul et ophtalmologie.
Face aux particularités locales, j'ai peu à peu troqué les lunettes de l'ingénuité et de la candeur pour le microscope désenchanteur de la misère et des inégalités homme-femme.
Les hommes sont souvent galants et aux petits soins envers les demoiselles? Certes, mais les taux de violence intrafamiliale atteignent des sommets. Certains hommes jugent peut-être que c'est une contrepartie légitime.
C'est tellement pratique de tout acheter à l'unité? Certes, mais c'est avant tout pour répondre aux besoins de toute une frange de la population qui gagne à peine de quoi manger au jour le jour. Comment quelqu'un qui vend des chewing-gum à 3 centimes d'euros peut-il faire des provisions pour la semaine?
5 juin 2009
Echantillon de colombianités.
21 mai 2009
Politique gouvernementale et liberté d'expression.
Je crois en ses proches collaborateurs, entraînés par le narcotrafic et le paramilitarisme; en ses saints pervers et maniérés; en son procureur de mèche avec les bandits à col blanc et ses Forces Armées au service de la puissance et de la torture.
Je crois à la bonté de ses mesures économiques et sociales, bien que je n'aie pas de travail digne et durable; bien que mon salaire ne permette à peine de manger du riz et des patates; bien que mes enfants ne puissent pas étudier et meurent prématurément par manque de soins médicaux; bien que la misère et la maladie m'accablent; bien que je rampe, sans toit ni abri; et je lui serai toujours fidèle, jusqu'à la fin de son règne.
Je crois en la Sécurité Démocratique, bien que persistent les séquestrations, les agressions et les morts violentes; bien que les Águilas Negras aient remplacé les groupes d'autodéfenses impunies; bien que la loi continue de frapper les gens d'en bas, et la justice à favoriser ceux d'en haut; bien que les budgets de santé et d'éducation continuent de baisser au profit de la guerre et de l'immoralité publique; malgré tout ça je ne cesserai de croire en lui et rien ni personne ne me fera changer.
Je crois en sa réelection permanente bien que tout reste pareil ou empire, alors qu'on tue des guerrilleros, qu'on extermine des syndicalistes, qu'on fait taire des étudiants et qu'on anéantit des gens de gauche, peu importe que pour un projet aussi noble il faille manipuler l'opinion publique, réaliser des pêches miraculeuses, réaliser des enrolements forcés, subordonner des députés, intimider les cours de justice et pratiquer les falsos positivos, en passant par-dessus la Constitution et le Droit International, parce que pour moi comme pour Uribe, tout ce qui ne pense pas comme lui est un terroriste qui ne mérite pas de vivre.
Amen."
Dans un pays où la liberté d'expression est telle qu'elle ferait passer le journal de J.P Pernault pour un appel à la révolution anarcho-trotskyste, des formes de contestation peuvent tant bien que mal voir le jour.
Sur ce, je m'en vais au Venezuela voir s'il y est.
4 mai 2009
Conduite et baignade.
Samedi, on a pu voir dans les rues de Barranquilla une française conduisant un taxi. Elle brava les règles de circulation locales plus qu’hasardeuses, la mécanique automobile loin d’être de toute première fraîcheur, ainsi que des arroyos impromptus (comme si ça suffisait pas).
NB : Les arroyos sont ces torrents qui se forment dans les rues à Barranquilla quand il pleut, à cause de l’absence de tout système d’évacuation des eaux. On se croirait au Vietnam pendant la mousson. La ville est paralysée, plus personne ne peut aller au travail ou rentrer chez soi. Mais rigolez pas, ça peut emporter des bus, chaque années il y a des morts à cause de ces arroyos. Pourquoi la mairie ne fait rien? Parce qu'il faudrait reconstruire toute la ville, et puis il faut dire que c'est dans les quartiers sud (plus pauvres), qui sont plus bas, qu'il y a plus de dégâts. Et on peut pas dire que les pauvres soient une priorité dans ce pays.
Bon samedi les arroyos étaient pas aussi importants, ça c'est une photo de Barranquilla trouvée sur Internet...
30 avr. 2009
Croyances et morale.
Viens et nous t'enseignerons le sexe sage et conscient pour avoir vitalité, force et pour conserver la jeunesse."
(Et bon anniversaire Juju!)
18 avr. 2009
A que ustedes van a saltar en el primer avion para Bogotá!
Droits de la femme et épanouissement.
L'asso pour laquelle je bosse a été montée par six jeunes avocates motivées qui essaient de développer les capacités des femmes victimes de violence et en situation de vulnérabilité comme les femmes déplacées, les indigènes, les paysannes... L'idée est de chercher à ce que les femmes se prennent en main et s'autonomisent.
L'asso leur apporte assistance et formation juridiques (pour porter plainte et essayer de faire respecter leurs droits), fait du plaidoyer auprès des institutions (pour essayer de développer des lois en leur faveur et de les faire appliquer), crée des réseaux d'assos de femmes dans la région pour rassembler les forces et les connaissances, et fait également de la sensibilisation auprès de collégiennes pour développer leurs capacités de leadership et les former sur les questions de genre et des droits de l'homme.
Et moi dans tout ça? En ce moment, avec mes collègues j'anime des ateliers de sensibilisation avec des activités ludiques sur la coopération (l'idée est d'amener les ados à se dire que peut-être que finalement l'entraide et la solidarité peuvent apporter plus que la compétition et le chacun pour soi) et les questions de genre (pour s'interroger sur les droits de la femme, la nature des discriminations, et comment se prendre en main pour faire bouger les choses), je leur parle de la condition de la femme au Mali... Je prépare également un programme qui va commencer en juillet de sensibilisation dans les collèges cette fois axé sur les droits sexuels et reproductifs, on en est à la phase d'étude du contexte et des besoins, et je fais des recherches sur les grossesses non-désirées chez les ados comme source de pauvreté (oui au fait l'avortement est possible depuis 2006 seulement en cas de viol, de malformation du foetus ou de danger mortel pour la mère ou le foetus). Sinon l'asso va élargir sa zone d'action, donc je vais faire une étude préalable de l'état des droits de l'homme dans les nouveaux départements concernés. Et sinon en ce moment je passe des heures charmantes aux archives de la presse locale pour recenser les cas de violences faites aux femmes, et lister tout ça... Nature du délit: agression, viols répétés, abus sexuels... Nature de l'agresseur: compagnon, oncle, voisin... Age de la vicitme: 18 ans, 7 ans, 3 ans... (Sachant que la presse en question n'hésite pas à montrer des photos de cadavres ensanglantés et autres charmancetés...)
Alors en prenant mon bus pour rentrer chez moi je rêve de faire pleins de petits, qui vivront sur un petit nuage rose sucré, plein de rires et de gazouillis, en paix, dans le respect de leur personne et de leur corps, et où les petites filles auront les mêmes possibilités d'avenir que les petits garçons.
Vous m'y rejoindrez?
1 avr. 2009
Ferme et politique.
C'est quand même marrant, on traverse un océan en recherchant l'exotisme et le dépaysement, mais on est malgré tout bien content d'entendre Janis Joplin dans un bar ou de manger des brochettes en buvant une bière, comme on pourrait le faire dans nos contrées.
Mais bon, dans un hamac, ça a quand même une autre saveur...^^
Sinon la Colombie est un pays passionnant. Un arrière-plan de conflit armé qui dure depuis plus de 40 ans (vous savez que Urribe nie l'existence du conflit armé en Colombie?), entre le gouvernement, la guerilla, les groupes paramilitaires (milices d'extrème-droite créées pour lutter contre les guerilleros ), pataugeant tous de près ou de loin dans le narco-trafic. Avec comme conséquence trois millions de personnes déplacées (ce qui fait de la Colombie le 2eme pays au plus grand nombre de déplacés dans le monde après le Soudan. (NB: un réfugié franchit une frontière, le déplacé lui reste à l'intérieur du pays où a lieu le conflit)), un président qui ne comprend pas que pour lutter contre l'insécurité il ferait mieux de permettre à ses concitoyens de bouffer, un programme Justicia y Paz qui n'arrive pas à sortir les paramilitaires de l'impunité et qui met en danger les personnes qui témoignent, et cerise sur le gâteau le Plan Colombie, qui est une aide des Etats-Unis pour lutter contre la drogue, mais qui dévaste les cultures de régions entières (mais a-t-on déjà vu les Etats-Unis faire dans le détail?...).
Alors au milieu de tout ça la population en a marre. Veut sortir la tête de ce bordel, en finir avec la violence et passer à autre chose. Qu'on la laisse en paix.
Alors les barranquillanais que j'ai rencontrés sont plus prompts à aller danser en buvant du rhum, à porter des jeans et à aller dans des centres commerciaux, mais qui je suis pour les blâmer?
En France on parle politique pendant des heures, on occupe les facs en espérant changer le monde. Loin de moi l'idée de dénigrer, je l'ai fait, je continuerai de le faire, et mes camarades en lutte ont tout mon soutien.^^
C'est juste qu'en France on a le luxe de chercher à aller vers la politique, parce qu'on n'a pas de raison de la fuir.
28 mars 2009
Practicité locale et vente à l'unité.
Envie d'un chewing-gum ou d'une cigarette? Où que tu sois, à toute heure du jour ou de la nuit, à tous les coins de rue ou presque, la moindre échoppe ou vendeur ambulant peut t'en vendre, à l'unité, pour trois fois rien. Il te fournit même le briquet.
Une pharmacie vend de tout, des banals médicaments, que tu peux également acheter à l'unité, aux produits de beauté, en passant par des recharges de téléphone et même de la bière. Je suis presque surprise qu'ils ne vendent pas de cigarettes.
Toutes les boutiques, pharmacies ou restaurants peuvent te livrer à domicile, sur simple coup de fil, souvent sans supplément.
"-Allo bonjour, je voudrais trois goyaves.
24 mars 2009
Sous les palmiers, la détresse.
Taganga, c'est un village près de Santa Marta complètement enclavé entre montagnes et mer, avec un petit goût de Corse version Caraïbes. J'y suis allée deux fois jusqu'à présent, pour travailler figurez vous. Oui parce que l'association avec laquelle je travaille, le Colectivo Mujeres al Derecho essaie de tisser un réseau d'associations de femmes dans différentes municipalités de la région, afin de renforcer leurs capacités productives. Ce sont des associations de femmes rurales, ou de mères communautaires (des femmes qui s'occupent d'enfants, un peu des crèches à elles toutes seules), ou de femmes déplacées des suites des conflits internes. Toutes ces femmes, chacunes avec leurs problématiques spécifiques, voient leurs droits économiques, sociaux et culturels bafoués: manque d'accès à l'eau potable, à un logement décent (j'ai vu des familles déplacées vivre à neuf dans 10m carré), à une terre cultivable, à une couverture médicale, à une reconnaissance de l'Etat de leur statut. Alors on essaie de rassembler les forces, les ambitions, les motivations, jusque-là éparpillées. D'évaluer les besoins, afin d'envisager les complémentarités possibles. Ne pas arriver en grand prince, pauvres petites, vous ne savez pas faire, je vais vous montrer comment les choses doivent être, ne pas les traiter en victimes mais bien en actrices de changement local, et voir ce qu'ensemble on peut construire. Oui, puisqu'ensemble, tout est possible, n'est-ce pas? On va voir ça. Yes we can a dit l'autre.
Mais moi je me sens toute petite.
18 mars 2009
Transports et perditions.
Alors de base, l'organisation spatiale des villes colombiennes parait simplissime. Toutes les rues horizontales sont des Carreras, et toutes les verticales sont des Calles. Toutes sont numérotés du plus petit (respectivement au Sud et à l'Est) au plus grand (au Nord et à l'Ouest, du coup). Par conséquent, où que vous soyez vous pouvez en connaissant l'adresse savoir où vous vous trouvez dans la ville. Donc très logiquement, en étant Carrera 62 con Calle 89 vous êtes donc au Nord-Ouest, et si vous êtes Carrera 7 con Calle12, vous êtes... Au Sud-Est, je vois que vous suivez. Ensuite, un numéro vous indique à quelle distance du croisement se trouve la maison que vous cherchez.
En théorie simplissime donc, un paradis pour les éternelles perdues comme moi.
Sauf qu'évidemment tout n'est pas si facile.
Que les numéros de Carreras et de Calles sont loins d'être écrits à tous les coins de rue.
Que parfois se rajoutent des lettres derrière les numéros de rue, un peu comme des Bis ou Ter.
Que toutes les rues ne sont évidemment pas toutes parrallèles ou perpendiculaires entre elles, et que parfois des diagonales viennent se mettre en plein milieu. Et que parfois des numéros de rue sautent.
Et surtout, quand tu es au croisement Carrera 37 con Calle84, comment tu fais, sans boussole, et sans t'appeler Julia, pour savoir quelle rue est la Carrera ou la Calle, et surtout dans quelle direction est cette foutue Carrera 36 que tu cherches depuis une heure??? (devant ou derrière toi/ à gauche ou à droite?)
Encore, ça c'est quand tu es à pied. Quand tu contrôles où tu veux que ceux-ci te portent.
Les bus promettent quant à eux de sacrées parties de rigolade.
Sachant que bien évidemment il n'existe pas plus de cartes de la ville que du réseau de bus.
Les bus ont des noms (Urba Playa, Coochofal, Prado por venir, La Carolina sont leurs sobriquets les plus doux), à toi de te renseigner pour savoir lequel correspond à ton trajet. De plus, point d'arrêt fixe, il te suffit de lui faire signe quand tu le vois passer. De même pour en descendre. Enfin quand tu sais où tu dois descendre.
Cerise sur le gâteau, il y a des travaux précisément à côté de là où je travaille, et mon bus fait tout un détour à cet endroit, évidemment différent dans un sens et dans l'autre. Longtemps il m'a été impossible de trouver où il passait dans l'autre sens.
Bref il m'a fallut trois semaines pour savoir prendre le bus pour aller et venir du boulot, en montant et descendant aux bons endroits.
Ca tombe bien aujourd'hui j'ai (enfin) emménagé dans mon chez-moi, dans un coin totalement différent, et je change de trajet de bus.
Ca promet.
14 mars 2009
Barranquilla : Carnaval, rhum, plumes et paillettes.
Là je découvre la Marimonda, créature farceuse de la région :
Et le Dimanche, je me fais entrainer à Baranoa, un village des environs, dans le défilé de la Marimonda. Il doit bien faire 35/40 degrés, on défile, on danse, on transpire, et on boit du rhum.
Défi : comment retrouver une gringa dans une Marimonda?
Indice : j'ai le pouce levé.
Et puis le we suivant, arrive le tant attendu ¡Carnaval!
Alors le carnaval, ce sont pendant quatre jours des défilés, des déguisements, des plumes, des paillettes, des talons aiguilles, un concert dans un stade bondé de danseurs survoltés, du rhum, de la cumbia, de la salsa, du merengue, du vallenato et plein d’autres types de musique dont ils sont complètement fans, la fiesta partout, dans les rues et les bars, des gens qui crient, qui rient, qui dansent, qui ne s’arrêtent jamais, que quand tu penses que tout le monde est mort et que la soirée est sur le point de se terminer, c’est qu’une autre bouteille de rhum ne va pas tarder à arriver et que tout va repartir de plus belle, pendant des heures et des heures...
Le Mardi, c'est le défilé de Joselito. On commémore la mort de Jose, un pochtron mort d'avoir bu trop de rhum le dernier jour du carnaval. Qui laisse moult veuves derrière lui, qui le pleurent, le pleurent, le pleurent. Alors funérailles en mode tout le monde déguisé en veuves (surtout les hommes), où encore en pretre, en infirmière, en la Mort...
J'oubliais, j'étais cette fois aussi dans le défilé, pleurant et criant "Por que se murió, por que, Jose...."