28 mars 2009

Practicité locale et vente à l'unité.

Une échoppe où tout se vend.

Le moins qu'on puisse dire c'est qu'ici ils ont le sens du pratique.
Envie d'un chewing-gum ou d'une cigarette? Où que tu sois, à toute heure du jour ou de la nuit, à tous les coins de rue ou presque, la moindre échoppe ou vendeur ambulant peut t'en vendre, à l'unité, pour trois fois rien. Il te fournit même le briquet.

Une pharmacie vend de tout, des banals médicaments, que tu peux également acheter à l'unité, aux produits de beauté, en passant par des recharges de téléphone et même de la bière. Je suis presque surprise qu'ils ne vendent pas de cigarettes.

Toutes les boutiques, pharmacies ou restaurants peuvent te livrer à domicile, sur simple coup de fil, souvent sans supplément.
"-Allo bonjour, je voudrais trois goyaves.
-Bien, j'arrive tout de suite."
Me llaman calle.


Deux fois par an, en mai et en septembre, il pleut beaucoup. Comme il n'y a aucun système d'évacuation des eaux, un torrent envahit les rues. Le reste de l'année, le panneau paraît saugrenu.

24 mars 2009

Sous les palmiers, la détresse.


Taganga, c'est un village près de Santa Marta complètement enclavé entre montagnes et mer, avec un petit goût de Corse version Caraïbes. J'y suis allée deux fois jusqu'à présent, pour travailler figurez vous. Oui parce que l'association avec laquelle je travaille, le Colectivo Mujeres al Derecho essaie de tisser un réseau d'associations de femmes dans différentes municipalités de la région, afin de renforcer leurs capacités productives. Ce sont des associations de femmes rurales, ou de mères communautaires (des femmes qui s'occupent d'enfants, un peu des crèches à elles toutes seules), ou de femmes déplacées des suites des conflits internes. Toutes ces femmes, chacunes avec leurs problématiques spécifiques, voient leurs droits économiques, sociaux et culturels bafoués: manque d'accès à l'eau potable, à un logement décent (j'ai vu des familles déplacées vivre à neuf dans 10m carré), à une terre cultivable, à une couverture médicale, à une reconnaissance de l'Etat de leur statut. Alors on essaie de rassembler les forces, les ambitions, les motivations, jusque-là éparpillées. D'évaluer les besoins, afin d'envisager les complémentarités possibles. Ne pas arriver en grand prince, pauvres petites, vous ne savez pas faire, je vais vous montrer comment les choses doivent être, ne pas les traiter en victimes mais bien en actrices de changement local, et voir ce qu'ensemble on peut construire. Oui, puisqu'ensemble, tout est possible, n'est-ce pas? On va voir ça. Yes we can a dit l'autre.

Mais moi je me sens toute petite.

Gribouillage depuis la plage de Taganga.

18 mars 2009

Transports et perditions.

Mon légendaire sens de l'orientation a du pain sur la planche.
Alors de base, l'organisation spatiale des villes colombiennes parait simplissime. Toutes les rues horizontales sont des Carreras, et toutes les verticales sont des Calles. Toutes sont numérotés du plus petit (respectivement au Sud et à l'Est) au plus grand (au Nord et à l'Ouest, du coup). Par conséquent, où que vous soyez vous pouvez en connaissant l'adresse savoir où vous vous trouvez dans la ville. Donc très logiquement, en étant Carrera 62 con Calle 89 vous êtes donc au Nord-Ouest, et si vous êtes Carrera 7 con Calle12, vous êtes... Au Sud-Est, je vois que vous suivez. Ensuite, un numéro vous indique à quelle distance du croisement se trouve la maison que vous cherchez.
En théorie simplissime donc, un paradis pour les éternelles perdues comme moi.

Sauf qu'évidemment tout n'est pas si facile.
Que les numéros de Carreras et de Calles sont loins d'être écrits à tous les coins de rue.
Que parfois se rajoutent des lettres derrière les numéros de rue, un peu comme des Bis ou Ter.
Que toutes les rues ne sont évidemment pas toutes parrallèles ou perpendiculaires entre elles, et que parfois des diagonales viennent se mettre en plein milieu. Et que parfois des numéros de rue sautent.
Et surtout, quand tu es au croisement Carrera 37 con Calle84, comment tu fais, sans boussole, et sans t'appeler Julia, pour savoir quelle rue est la Carrera ou la Calle, et surtout dans quelle direction est cette foutue Carrera 36 que tu cherches depuis une heure??? (devant ou derrière toi/ à gauche ou à droite?)

Encore, ça c'est quand tu es à pied. Quand tu contrôles où tu veux que ceux-ci te portent.
Les bus promettent quant à eux de sacrées parties de rigolade.
Sachant que bien évidemment il n'existe pas plus de cartes de la ville que du réseau de bus.
Les bus ont des noms (Urba Playa, Coochofal, Prado por venir, La Carolina sont leurs sobriquets les plus doux), à toi de te renseigner pour savoir lequel correspond à ton trajet. De plus, point d'arrêt fixe, il te suffit de lui faire signe quand tu le vois passer. De même pour en descendre. Enfin quand tu sais où tu dois descendre.
Cerise sur le gâteau, il y a des travaux précisément à côté de là où je travaille, et mon bus fait tout un détour à cet endroit, évidemment différent dans un sens et dans l'autre. Longtemps il m'a été impossible de trouver où il passait dans l'autre sens.

Bref il m'a fallut trois semaines pour savoir prendre le bus pour aller et venir du boulot, en montant et descendant aux bons endroits.
Ca tombe bien aujourd'hui j'ai (enfin) emménagé dans mon chez-moi, dans un coin totalement différent, et je change de trajet de bus.
Ca promet.

14 mars 2009

Barranquilla : Carnaval, rhum, plumes et paillettes.

Arrivée à Barranquilla Vendredi 13 Février sur des chapeaux de roue, et j'enchaine direct avec La Guacherna, défilé préambule au carnaval.
Là je découvre la Marimonda, créature farceuse de la région :














Et le Dimanche, je me fais entrainer à Baranoa, un village des environs, dans le défilé de la Marimonda. Il doit bien faire 35/40 degrés, on défile, on danse, on transpire, et on boit du rhum.
Défi : comment retrouver une gringa dans une Marimonda?
Indice : j'ai le pouce levé.

Et puis le we suivant, arrive le tant attendu ¡Carnaval!















Alors le carnaval, ce sont pendant quatre jours des défilés, des déguisements, des plumes, des paillettes, des talons aiguilles, un concert dans un stade bondé de danseurs survoltés, du rhum, de la cumbia, de la salsa, du merengue, du vallenato et plein d’autres types de musique dont ils sont complètement fans, la fiesta partout, dans les rues et les bars, des gens qui crient, qui rient, qui dansent, qui ne s’arrêtent jamais, que quand tu penses que tout le monde est mort et que la soirée est sur le point de se terminer, c’est qu’une autre bouteille de rhum ne va pas tarder à arriver et que tout va repartir de plus belle, pendant des heures et des heures...


























Le Mardi, c'est le défilé de Joselito. On commémore la mort de Jose, un pochtron mort d'avoir bu trop de rhum le dernier jour du carnaval. Qui laisse moult veuves derrière lui, qui le pleurent, le pleurent, le pleurent. Alors funérailles en mode tout le monde déguisé en veuves (surtout les hommes), où encore en pretre, en infirmière, en la Mort...
J'oubliais, j'étais cette fois aussi dans le défilé, pleurant et criant "Por que se murió, por que, Jose...."

Du grand n'importe quoi pour dire adieu au Carnaval, en attendant le prochain.

Introduction.

Passage à Santa Fe de Bogotá, et première approche de la culture précolombienne du pays.

Sillonage des routes de Colombie, 10h entre Bogotá et Bucaramanga, en mode tropical et végétation luxuriante, halte, puis encore 10h cette fois en mode sec et chaud, mais alors très chaud, hasta Barranquilla, ¡mi ciudad!





Prologue.

Dans un café parisien, prenant mon élan, avant mon envol le 9 Février 2009.