21 mai 2009

Politique gouvernementale et liberté d'expression.

"Campagne pour la Sécurité Démocratique.
Credo Uribiste:
Je crois au divin Álvaro Uribe, seigneur de Colombie et laquais des Etats-Unis, qui émergea des montagnes et des ténèbres pour gouverner le pays pour le restant de son existence, sous la tutelle de l'impérialisme et le pouvoir de pression, de perfidie et de corruption.
Je crois en ses proches collaborateurs, entraînés par le narcotrafic et le paramilitarisme; en ses saints pervers et maniérés; en son procureur de mèche avec les bandits à col blanc et ses Forces Armées au service de la puissance et de la torture.
Je crois à la bonté de ses mesures économiques et sociales, bien que je n'aie pas de travail digne et durable; bien que mon salaire ne permette à peine de manger du riz et des patates; bien que mes enfants ne puissent pas étudier et meurent prématurément par manque de soins médicaux; bien que la misère et la maladie m'accablent; bien que je rampe, sans toit ni abri; et je lui serai toujours fidèle, jusqu'à la fin de son règne.
Je crois en la Sécurité Démocratique, bien que persistent les séquestrations, les agressions et les morts violentes; bien que les Águilas Negras aient remplacé les groupes d'autodéfenses impunies; bien que la loi continue de frapper les gens d'en bas, et la justice à favoriser ceux d'en haut; bien que les budgets de santé et d'éducation continuent de baisser au profit de la guerre et de l'immoralité publique; malgré tout ça je ne cesserai de croire en lui et rien ni personne ne me fera changer.
Je crois en sa réelection permanente bien que tout reste pareil ou empire, alors qu'on tue des guerrilleros, qu'on extermine des syndicalistes, qu'on fait taire des étudiants et qu'on anéantit des gens de gauche, peu importe que pour un projet aussi noble il faille manipuler l'opinion publique, réaliser des pêches miraculeuses, réaliser des enrolements forcés, subordonner des députés, intimider les cours de justice et pratiquer les falsos positivos, en passant par-dessus la Constitution et le Droit International, parce que pour moi comme pour Uribe, tout ce qui ne pense pas comme lui est un terroriste qui ne mérite pas de vivre.
Amen."
(Tract distribué lors de la manif du 1er Mai à Barranquilla)

Dans un pays où la liberté d'expression est telle qu'elle ferait passer le journal de J.P Pernault pour un appel à la révolution anarcho-trotskyste, des formes de contestation peuvent tant bien que mal voir le jour.

Sur ce, je m'en vais au Venezuela voir s'il y est.

4 mai 2009

Conduite et baignade.

Samedi, on a pu voir dans les rues de Barranquilla une française conduisant un taxi. Elle brava les règles de circulation locales plus qu’hasardeuses, la mécanique automobile loin d’être de toute première fraîcheur, ainsi que des arroyos impromptus (comme si ça suffisait pas).

NB : Les arroyos sont ces torrents qui se forment dans les rues à Barranquilla quand il pleut, à cause de l’absence de tout système d’évacuation des eaux. On se croirait au Vietnam pendant la mousson. La ville est paralysée, plus personne ne peut aller au travail ou rentrer chez soi. Mais rigolez pas, ça peut emporter des bus, chaque années il y a des morts à cause de ces arroyos. Pourquoi la mairie ne fait rien? Parce qu'il faudrait reconstruire toute la ville, et puis il faut dire que c'est dans les quartiers sud (plus pauvres), qui sont plus bas, qu'il y a plus de dégâts. Et on peut pas dire que les pauvres soient une priorité dans ce pays.

Bon samedi les arroyos étaient pas aussi importants, ça c'est une photo de Barranquilla trouvée sur Internet...