24 mars 2009

Sous les palmiers, la détresse.


Taganga, c'est un village près de Santa Marta complètement enclavé entre montagnes et mer, avec un petit goût de Corse version Caraïbes. J'y suis allée deux fois jusqu'à présent, pour travailler figurez vous. Oui parce que l'association avec laquelle je travaille, le Colectivo Mujeres al Derecho essaie de tisser un réseau d'associations de femmes dans différentes municipalités de la région, afin de renforcer leurs capacités productives. Ce sont des associations de femmes rurales, ou de mères communautaires (des femmes qui s'occupent d'enfants, un peu des crèches à elles toutes seules), ou de femmes déplacées des suites des conflits internes. Toutes ces femmes, chacunes avec leurs problématiques spécifiques, voient leurs droits économiques, sociaux et culturels bafoués: manque d'accès à l'eau potable, à un logement décent (j'ai vu des familles déplacées vivre à neuf dans 10m carré), à une terre cultivable, à une couverture médicale, à une reconnaissance de l'Etat de leur statut. Alors on essaie de rassembler les forces, les ambitions, les motivations, jusque-là éparpillées. D'évaluer les besoins, afin d'envisager les complémentarités possibles. Ne pas arriver en grand prince, pauvres petites, vous ne savez pas faire, je vais vous montrer comment les choses doivent être, ne pas les traiter en victimes mais bien en actrices de changement local, et voir ce qu'ensemble on peut construire. Oui, puisqu'ensemble, tout est possible, n'est-ce pas? On va voir ça. Yes we can a dit l'autre.

Mais moi je me sens toute petite.

Gribouillage depuis la plage de Taganga.

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