Je crois en ses proches collaborateurs, entraînés par le narcotrafic et le paramilitarisme; en ses saints pervers et maniérés; en son procureur de mèche avec les bandits à col blanc et ses Forces Armées au service de la puissance et de la torture.
Je crois à la bonté de ses mesures économiques et sociales, bien que je n'aie pas de travail digne et durable; bien que mon salaire ne permette à peine de manger du riz et des patates; bien que mes enfants ne puissent pas étudier et meurent prématurément par manque de soins médicaux; bien que la misère et la maladie m'accablent; bien que je rampe, sans toit ni abri; et je lui serai toujours fidèle, jusqu'à la fin de son règne.
Je crois en la Sécurité Démocratique, bien que persistent les séquestrations, les agressions et les morts violentes; bien que les Águilas Negras aient remplacé les groupes d'autodéfenses impunies; bien que la loi continue de frapper les gens d'en bas, et la justice à favoriser ceux d'en haut; bien que les budgets de santé et d'éducation continuent de baisser au profit de la guerre et de l'immoralité publique; malgré tout ça je ne cesserai de croire en lui et rien ni personne ne me fera changer.
Je crois en sa réelection permanente bien que tout reste pareil ou empire, alors qu'on tue des guerrilleros, qu'on extermine des syndicalistes, qu'on fait taire des étudiants et qu'on anéantit des gens de gauche, peu importe que pour un projet aussi noble il faille manipuler l'opinion publique, réaliser des pêches miraculeuses, réaliser des enrolements forcés, subordonner des députés, intimider les cours de justice et pratiquer les falsos positivos, en passant par-dessus la Constitution et le Droit International, parce que pour moi comme pour Uribe, tout ce qui ne pense pas comme lui est un terroriste qui ne mérite pas de vivre.
Amen."
Dans un pays où la liberté d'expression est telle qu'elle ferait passer le journal de J.P Pernault pour un appel à la révolution anarcho-trotskyste, des formes de contestation peuvent tant bien que mal voir le jour.
Sur ce, je m'en vais au Venezuela voir s'il y est.